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Femmes au volant – La sécurité des camionneuses demeure un irritant pour l’industrie

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Quatre femmes sur dix affirment ne pas sentir nécessairement en sécurité dans leur travail de camionneuses, selon les résultats d’un sondage mené aux États-Unis par le Women In Trucking Association. Les femmes ont évalué la sécurité à 4,4, sur une échelle de 1 à 10, selon qu’elles se sentaient en sécurité dans leur travail.

Dans le contexte dans lequel l’industrie du camionnage est frappée d’une pénurie sans précédent et un important taux de roulement, force de constater que l’industrie doit faire mieux pour attirer davantage de femmes.

Selon Ellen Voie, la présidente et chef de la direction du Women In Trucking Association, créée il y a une dizaine d’années afin de promouvoir l’emploi des femmes dans l’industrie du camionnage et d’éliminer les obstacles qui pourraient les empêcher de réussir dans un secteur traditionnellement réservé aux hommes, les résultats du sondage doivent être pris avec sérieux.

Encourager l’insertion de femmes

Bien que des améliorations notables aient été enregistrées dans les dernières années, il y a encore loin de la coupe aux lèvres pour les femmes camionneuses. Les résultats de ce sondage, qui explorent en profondeur ce qui attire les conductrices dans l’industrie et ce qui les fait partir, doivent permettre d’envisager des pistes de réflexion afin d’améliorer la réforme dans le secteur du camionnage pour y encourager l’insertion de femmes et pour y assurer leur sécurité.

Rappelons que les femmes ne représentent, aujourd’hui, que 7 % de la main-d’œuvre aux États-Unis dans le secteur du camionnage, par rapport à seulement 3 % au Canada, selon des données de Statistique Canada qui datent de 2011.

« Nous avons également parlé du recrutement et de la façon dont ne personne ne parle de sécurité dans leurs annonces de recrutement, et ils devraient le faire. Ils devraient parler de la sécurité personnelle tout autant que de l’entretien du camion. Je ne pense pas que les entreprises aient déjà compris cela », affirme Mme Voie.

Auparavant, Mme Voie était directrice des programmes de rétention et de recrutement chez Schneider, Inc., un des plus importants transporteurs de camions en Amérique du Nord. Elle était notamment responsable de créer des programmes pour l’entreprise afin d’encourager les groupes non traditionnels à envisager des carrières dans l’industrie du camionnage et pour concevoir des initiatives visant à éliminer (ou à réduire) les irritants qui conduisent à l’insatisfaction du conducteur.

D’autre part, le sondage du Women In Trucking Association met aussi en lumière une très grande majorité de femmes (83 %) qui font leur entrée dans l’industrie du camionnage y sont parce qu’elles ont été recommandées par un membre de leur famille ou bien un ami. Cependant, ces mêmes femmes n’ont pas été portées d’en recommander ou d’en recruter.

Il va sans dire que le manque de souplesse lié à ce métier peut notamment être un facteur expliquant cette situation. En effet, les conducteurs de camion sur long parcours doivent régulièrement passer du temps loin de la maison, ce qui peut rendre le métier très difficile à exercer dans une logique de conciliation travail-famille, surtout pour une femme qui est souvent la principale responsable de ses enfants.

Ellen Voie ajoute également que « nous ne demandons pas aux hommes de changer; en fait, 19 % de nos membres sont des hommes. Nous ne vous demandons pas de faire autre chose que de traiter les femmes comme des professionnelles ».

Le projet Femmes en mouvement

S’estimant conscient des impacts de la pénurie de camionneurs, et pour encourager les femmes à faire le saut dans l’industrie du camionnage, le gouvernement fédéral dirigé par l’ex premier ministre conservateur, Stephen Harper, avait accordé plus de 420 000 $ en mars 2015 afin de mettre sur pied des programmes de mentorat et d’éducation visant à promouvoir la carrière des femmes dans l’industrie du camionnage au pays.

C’est de cette manière qu’est né le projet Femmes en mouvement, un projet du Conseil canadien des ressources humaines en camionnage, dont l’objectif était de promouvoir la présence de femmes dans le secteur du transport des marchandises, et dirigé par un comité consultatif national qui comprend des directrices, des directrices principales, des présidentes et des dirigeantes de la haute direction venant de l’ensemble de l’industrie du camionnage.

Aux dires de Kellie Leitch, l’ex-ministre du Travail et ministre de la Condition féminine, ce projet visait à élaborer des programmes de mentorat pour contribuer à faire progresser les carrières des femmes dans l’industrie du camionnage et pour identifier les meilleures pratiques visant à favoriser l’embauche.

Le site Web du projet Femmes en mouvement soutient aujourd’hui que « le pourcentage de femmes travaillant dans le secteur du transport des marchandises se situaient bien en deçà de la moyenne nationale canadienne établie à 48 % ».

En fait, les femmes comptent pour :

  • 3 % des camionneurs.
  • 3 % des mécaniciens, des techniciens de remorque de transport et des travailleurs de fret.
  • 11 % du personnel de gestion.
  • 25 % des spécialistes en réclamations de marchandises, en sécurité et en prévention des pertes.
  • 18 % des répartiteurs.
  • 13 % des techniciens au service des pièces.

Concrètement, les objectifs du projet Femmes en mouvement consistaient à

  • Sensibiliser les femmes aux diverses perspectives professionnelles existant dans l’industrie du camionnage et du transport des marchandises.
  • Sensibiliser les employeurs aux pratiques en matière de recrutement et de maintien en poste pouvant favoriser davantage l’intégration des femmes sur le marché du travail.
  • Élaborer des outils pratiques permettant aux femmes d’accéder à des carrières dans le domaine du camionnage et du transport de marchandises.

Une réalité parfois cachée

Par ailleurs, une lecture attentive du sondage du Women In Trucking Association permet de percevoir une réalité dans l’industrie du camionnage. Toutefois, bien qu’elle soit de moins en moins présente, des efforts demeurent encore à déployer afin de s’assurer que cet environnement soit exempt de harcèlement sexuel ou de conduite sexiste.

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