David Cantin ne veut surtout pas partir en guerre avec l’Association nationale des camionneurs artisans inc. (ANCAI) et ses postes de courtage. « Il y a 27 000 propriétaires de camions de vrac au Québec et seulement 6 000 sont des membres de l’ANCAI. Il y a plus de 10 000 à 12 000 propriétaires de camion unique qui sont en quelque sorte de petites entreprises. Ce sont des propriétaires de camion détenteurs d’un permis de classe 3 », explique David Cantin. « Il n’y a pas que les gros entrepreneurs en construction travaillant sur des chantiers gouvernementaux qui ont de besoin de camions pour transporter du vrac. Il y a des milliers d’entrepreneurs en construction qui n’ont pas assez de camions pour suffire à leurs besoins. »
C’est là que la nouvelle application, gear.broker, prend toute son importance. Les camionneurs qui s’y inscrivent ne sont pas des membres de l’ANCAI et cherchent à maximiser leurs journées de travail. Pour David Cantin, il est important de donner la chance à tous les opérateurs de camions de faire der l’argent. La nouvelle application s’appuie sur deux technologies :
- L’internet pour adresser les besoins des donneurs d’ouvrage.
- Le mobile pour les camionneurs.
Le camionneur place ses camions disponibles, ses capacités et ses taux alors que les donneurs d’ordre voient les camions disponibles ainsi que les données importantes. Les camionneurs peuvent s’inscrire gratuitement mais déboursent un frais de « booking » de 9.99 $ pour chaque contrat tandis que le service est gratuit pour les donneurs d’ordre. C’est en système utilisateur – payeur. Il n’y a aucune négociation contrairement à d’autres systèmes similaires. Le camionneur affiche ses prix et le donneur d’ordre connaît immédiatement le tarif et c’est à lui de décider s’il accepte ou nom la somme en transmettant ou non une notification pour signaler qu’un contrat est disponible.
Pour l’instant, gear.broker agit simplement comme entremetteur alors que la facturation et le paiement sont la responsabilité du donneur d’ordre et du camionneur. Mais il n’est pas dit que cela ne changera pas avec le temps. David Cartin et sa frangine Guylaine Cantin sont partenaires à parts égales dans l’aventure et cette dernière a fait carrière pendant plus de 25 ans chez IBM. Pour l’instant, un camionneur peut générer sa facture à partir du site gear.broker qui acheminera une copie au donneur d’’ordre et une autre au camionneur.
« L’application facilite la gestion des camions des donneurs d’ordre alors que ceux-ci peuvent modifier leurs besoins en un seul clique sur le site », renchérit David Cantin. Ce dernier n’en veut pas du tout à l’ANCAI et reconnaît qu’il s’agit de la seul association au Québec qui défend les intérêts des camionneurs propriétaires qui effectuent du transport de vrac. Cela étant dit, c’est parce qu’il veut aider tous les autres opérateurs de camions avec benne qu’il a développé gear.broker.
Au cours de ses trois premiers mois, sans grosse campagne médiatique et sans faire trop de tapage, plus de 300 donneurs d’ordre et près d’une centaine de camionneurs se sont inscrits à gear.broker. Et l’application québécoise aimerait bien étendre ses tentacules à d’autres secteurs d’activités comme les excavatrices, les pelles mécaniques et autres machineries lourdes que les donneurs d’ordre ont souvent de la difficulté la trouver. Qui plus est, gear.broker offre la géolocalisation à ses camionneurs qui ont simplement à inscrire l’adresse du garage et le rayon à l’intérieur duquel ils sont prêts à travailler. Une présélection peut donc être effectuée pour les donneurs d’ordre.
Par Guy Hébert
