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Nouveau directeur-général de Camo-route – Bernard Boulé nous parle des défis

En novembre dernier, le conseil d’administration du Comité sectoriel de main-d’œuvre de l’industrie du transport routier au Québec, ou Camo-route, nommait Bernard Boulé au poste de directeur-général de l’organisme paritaire.

Loin d’être un nouveau venu, l’ex-directeur du Centre de formation du transport routier de St-Jérôme cumule de nombreuses années dans le domaine de la formation professionnelle. Transport Magazine a fait le point avec lui, pour cerner les défis de l’industrie.

D’entrée de jeu, Bernard Boulé souligne que l’objectif de Camo-route ne se limite pas au recrutement de main-d’œuvre, mais inclut aussi le développement et le maintien des compétences des travailleurs.

« Le but, ce n’est pas seulement de préparer la relève, mais aussi, pour ceux qui sont déjà en emploi, de trouver des moyens de leur offrir des services de formation et perfectionnement pour qu’ils puissent garder leur place sur le marché du travail. »

Quelques mois après son entrée en poste, Bernard Boulé a eu le temps de prendre ses repères, et de faire plusieurs constats. Le premier, c’est le caractère dynamique de l’industrie du camionnage, une industrie en grande transformation.

« C’est frappant quand on rencontre les partenaires, les représentants des associations, les employeurs. Cette industrie est à vivre des changements importants, et les gens sont prêts à affronter ces changements. Ils recherchent différentes solutions pour faire face aux nouveaux défis. La problématique de la main-d’œuvre, je la connaissais, mais je me suis rendu compte qu’elle est encore plus importante que j’avais imaginé, en termes de pénurie et de besoins de main-d’œuvre à venir. Un autre constat, et c’est une valeur importante, j’ai trouvé aussi une grande sensibilisation et une grande mobilisation de l’industrie autour de l’enjeu de la main-d’œuvre. On sent que les gens sont concernés et intéressés, et qu’ils sont vraiment à la recherche de solutions. »

Questionné quant à la gravité de la pénurie de main-d’œuvre, le nouveau directeur-général de Camo-route n’hésite pas la qualifier de grave. Et il estime qu’elle va se détériorer au cours des prochaines années. Rappelant que l’industrie du camionnage affiche un taux élevé de travailleurs de 55 ans et plus, il souligne que les départs éventuels à la retraite vont s’accentuer au fil des prochaines années. Mais surtout, il souligne que le bassin de recrutement de l’industrie est très réduit.

« Il y a le Programme enrichi d’accès à la conduite de véhicules lourds qui permet de recruter les 17-18 ans. C’est un excellent projet, mais il est limité, et il faudrait qu’il soit de plus grande envergure. Les femmes sont peu nombreuses dans notre bassin de recrutement, et les personnes immigrantes, c’est aussi un bassin de main-d’œuvre sous-utilisé présentement. Il va y avoir des besoins à combler, on a de la difficulté à recruter les jeunes, les femmes ne font pas partie de notre clientèle naturelle et c’est la même chose pour les personnes immigrantes. Alors, qui va-t-on embaucher? Si on imagine un diagramme en forme de tarte, on est rendu avec une pointe de tarte passablement minime. Il va y avoir un gros travail à faire de ce côté là. »

Bernard Boulé souligne toutefois, et avec raison, que le Québec fait mieux qu’ailleurs en Amérique du nord pour ce qui est de la formation des conducteurs de camions, notamment avec les deux centres de formation publics.

« Il n’y a pas d’équivalent ailleurs en Amérique du Nord. Le réseau mérite encore des investissements, il faut mettre à jour les programmes, actualiser les compétences à développer, et de ce côté, il faudrait qu’on accélère ce processus. »

Mais au-delà du recrutement et de la formation pour ceux qui souhaitent entrer dans l’industrie, l’enjeu de la formation continue en entreprise est pour lui tout aussi important.

« C’est là où il y a le moins de ressources présentement. Et la majorité de notre main-d’œuvre, ce n’est pas celle qui est en devenir, mais celle qui est maintenant là, sur le marché du travail. Les entreprises souhaitent non seulement recruter, mais aussi maintenir leur personnel existant à l’emploi. Leur permettre de progresser dans l’entreprise en fonction des nouveaux besoins de compétence. »

Par Claude Boucher

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