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Le camionnage se tourne vers la fabrication additive

La fabrication additive ou impression 3D est en train de réaliser une percée significative dans l’industrie du camionnage alors que les manufacturiers de camions commencent à apprécier la possibilité de créer leurs propres pièces en petites quantités plutôt que d’investir dans des équipements d’usinage dispendieux. Par exemple, deux ans après avoir commencé de la fabrication additive à petite échelle, Mercedes-Benz Trucks a maintenant accès à une trentaine de pièces en petites quantités simplement en appuyant sur la commande.

Selon le Grand dictionnaire terminologique, la fabrication additive ou impression 3D est « une technique de fabrication d’objets en trois dimensions dans laquelle le relief des éléments à façonner est obtenu par un procédé d’impression qui consiste à déposer successivement des couches de matière les unes sur les autres selon un modèle numérique conçu à l’aide d’un ordinateur. » Il suffit de fournir à la machine des données mathématiques et métrologiques pour définir le programme selon des mesures exactes de la pièce à concevoir. La machine fera ensuite appel à de très petites particules de plastique, de métal ou de composite pour confectionner des pièces pouvant varier de couronnes dentaires à des pièces de moteurs d’avion en passant par des pièces de camion. Les entreprises se tournent de plus en plus vers cette nouvelle technologie pour économiser sur l’usinage, l’outillage tout en réduisant leur inventaire et avoir accès à des produits rapidement.

« Le défi du monde des pièces de rechange est de sécuriser un certain approvisionnement même dans le cas d’une série de modèles qui ne sont même plus produits », confie Stefan Kurschner, vice-président sénior marché secondaire de Daimler Trucks North America (DTMA) au vétéran journaliste Alan Adler, chef de bureau de Trucks.com à Détroit, dans un de ses récents articles. « Des outils doivent souvent être entretenus pendant des années. Avec l’impression 3D, le défi n’en est plus un. » Un des premiers projets 3D de Daimler fur un couvert de thermostat pour le camion européen Unimog dont la production a pris fin il y a 15 ans.

Selon Eric Starks, chef de direction chez FTR Transportation Intelligence, les flottes de camions regardent du côté du 3D surtout pour des pièces de rechange pour les plus vieux équipements : « Pourtant, la majorité des nouveaux camions possèdent leur lot de composants issus de la fabrication additive, mais je ne crois pas que l’acheteur moyen comprend cela. »

Volvo Trucks North America (VTNA) utilise l’impression 3D pour faire des pinces sur mesure pour le câblage du centre d’information du chauffeur lorsque le client demande une configuration différente du tableau de bord. « Dépendant des volumes, il y a de nombreux items qu’il est logique d’imprimer à la maison », de dire Brandon Borgna, porte-parole de VTNA. « Par exemple, Volvo a créé un dispositif de fixation en 3D qui aide les travailleurs sur la ligne d’assemblage à conserver une douzaine de bougies dans le bon ordre pour l’installation à son usine de Dublin, en Virginie. Nous faisons aussi appel à plusieurs dispositifs, jauges et autres items dans nos procédés de production. »

En 2017, Camions Renault a dévoilé un prototype de son moteur Euro 6, réalisé en 3D, que le motoriste a testé pendant plus de 600 heures. Le poids du moteur à dû être réduit de 525 kg à 400 kg à cause des essais qui ont aussi permis de diminuer le nombre de pièces dans le moteur de 841 à environ 600. « Si vous pouvez combiner deux pièces ou plus en une seule, les avantages sont encore plus nombreux. Vous pouvez construire des pièces d’une grande complexité en prenant 5 ou 15 pièces pour les consolider dans une seule. Les données économiques changeront drastiquement », explique Terry Wohlers, président de Wohlers & Associates, une firme experte en fabrication additive. « Le tout se résume à la créativité dont peut faire preuve le designer et son aptitude à vraiment comprendre la fabrication additive. »

Certains observateurs affirment que même si l’impression 3D est moins excitante que des avancées pour l’électrification, la fabrication additive aura un plus grand impact sur l’industrie. Elle contribuera aussi à garder les camions sur la route. « Si vous avez un camion de 150 000 $ ou 200 000 $ à ne rien faire dans la cour parce que vous ne pouvez mettre la main sur le composant manquant et que vous pourriez avoir cette pièce dans les mains dans une couple d’heure à un prix raisonnable grâce à la fabrication additive, vous allez le payer ce prix », de conclure Starks.

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