La Banque nationale du Canada (BNC), dans son bulletin Le mensuel économique de juillet/août 2018 souligne : « Grâce à un deuxième trimestre torride, l’économie américaine jouit maintenant d’un écart de production positif pour la première fois depuis 2007. Cela concorde avec la partie tardive d’un cycle, mais ne veut pas dire qu’une récession soit imminente. La consommation, principal moteur de l’économie, est en excellente forme grâce au désendettement antérieur et à la solidité du marché du travail. Les mesures de stimulation budgétaires procycliques de Washington devraient aussi aider à prolonger l’expansion jusqu’en 2019 et compenser tout effet ralentisseur de la hausse des taux d’intérêt par la Fed. »
Pour le Canada, la BNC est moins optimiste : « Les risques de repli de l’économie canadienne ont nettement augmenté devant la détérioration apparente des relations commerciales avec les États-Unis, qui non seulement ont imposé des tarifs douaniers sur les importations d’acier et d’aluminium, mais menacent aussi d’en infliger d’autres au secteur crucial de l’automobile. Tout compte fait, un accord pour moderniser l’ALENA avant la fin de l’année devient moins probable. Nous avons donc réduit de deux dixièmes notre prévision de croissance du PIB pour 2018 à 2.0 % et prévoyons maintenant une seule hausse supplémentaire des taux de la Banque du Canada avant la fin de l’année. »
C’est surtout à cause de la force actuelle de l’économie américaine alors que le secteur manufacturier roule à plein régime, que les gestionnaires de flottes et les transporteurs sont à la recherche de camions pour répondre aux demandes croissantes des expéditeurs. La capacité de l’industrie du camionnage des deux côtés de la frontière ne suffit pas à répondre aux demandes des expéditeurs. Pour des raisons quelquefois écologiques mais surtout pour compter sur de l’équipement fiable, les gestionnaires de flottes recherchent des camions neufs.
Le niveau record des commandes de camions, plus de 40 000 en juin dernier, est tel que les manufacturiers de camions n’arrivent pas eux non plus à livrer rapidement alors que la chaîne d’approvisionnement peine à suivre la cadence. Et même si les manufacturiers arrivaient à suffire à la demande, ça ne veut pas dire que les nouveaux camions seraient mis sur la route sur le champ.
Ça prend des chauffeurs derrière le volant de ces nouveaux camions. Dans un article publié le 28 juillet dernier, le New York Times parlait d’un manque d’au moins 50 0000 chauffeurs actuellement aux États-Unis. Au Canada, de récentes études signalent qu’il manquera 33 000 chauffeurs d’ici 2020 et peut-être même 48 000 d’ici 2024 pour combler tous les postes disponibles. Les transporteurs ont commencé à améliorer les conditions de travail dans leurs efforts de recrutement et de rétention de leur personnel.