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Camionnage – Des solutions concertées pour contrer la pénurie

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À l’instar de la majorité des secteurs d’activités économiques, l’industrie du camionnage québécoise n’échappe pas au vieillissement de la population. Elle affronte actuellement une pénurie majeure de main-d’œuvre, inédite, plus spécialement au niveau des chauffeurs. La situation est telle que certains transporteurs voient une partie de leur flotte immobilisée aux quais, faute de camionneurs qualifiés.

En 2013, le Conference Board a réalisé l’une de seules études portant sur l’avenir de l’industrie canadienne du camionnage. Cette étude annonçait déjà une pénurie de main-d’œuvre prévisible pour 2020. Or, selon Normand Bourque, coordonnateur des dossiers techniques et opérationnels à l’Association du camionnage du Québec (ACQ), certains doutaient des conclusions de l’étude.

« Les sceptiques ont été contraints de réaliser l’ampleur de la situation, et ce dès 2017. L’étude prévoyait un manque à gagner de quelque 25 à 33 000 chauffeurs à l’échelle canadienne. Pour le Québec, les besoins s’élevaient à 5 000 chauffeurs environ. Il s’agit d’un manque gigantesque pour l’industrie », nous confie-t-il.

Ces besoins sont davantage marqués en régions, où le recrutement de main-d’œuvre souffre déjà. L’industrie, de façon concertée, envisage toutefois une panoplie de solutions pour contrer cette importante pénurie. Toutes les avenues sont explorées, et ce, à tous les niveaux.

Situation critique

Selon Bernard Boulé, directeur général du Comité sectoriel de la main-d’œuvre en transport, Camo-Route, les besoins sont criants.

« En 2016-2017 seulement, on prévoyait quelque 11 000 embauches annuelles dans l’industrie. De ce nombre, 50% est relié au taux de roulement naturel observé au sein des entreprises, 36% par la croissance e celles-ci et 14% par les départs à la retraite. Peu importe comment on l’explique, la pénurie constitue un frein à la croissance de l’industrie. Vue l’importance du taux de roulement qui sévit, nous accordons une attention particulière aux différents moyens permettant d’augmenter le taux de rétention de la main-d’œuvre », affirme-t-il.

Avec une moyenne d’âge parmi les plus élevées, une proportion de jeunes figurant parmi les plus faibles, une sous-représentation des femmes et des immigrants, l’industrie du transport travaille d’arrache-pied afin de modifier les perceptions et d’abolir les préjugés auxquels elle fait face. Unanimement, nos différents intervenants ont tenus à signaler les efforts soutenus mis de l’avant pour valoriser l’industrie du camionnage, les différents métiers qui la composent, l’avancement technologique dont elle fait l’objet et les perspectives de carrière qu’elle offre.

Défis et solutions

Les défis touchant l’industrie sont nombreux, tout autant que les solutions envisagées. Toujours selon Normand Bourque, les efforts ne manquent pas.

« Nous travaillons de concert avec Camo-Route, Emploi-Québec, la SAAQ et la Fondation pour le développement de la main-d’œuvre, entre autres, pour dégager des pistes de solutions viables. La Fondation offre des bourses d’études aux jeunes pour les inciter à joindre les rangs de l’industrie. Avec la SAAQ, nous avons mis en place le Programme enrichi d’accès à la conduite de véhicules lourds (PEACVL), dédié aux jeunes gradués de 18 ans. Il faut comprendre ici que, même gradués d’un des deux centres de formation en transport (CFTR et CFTC), au Québec, un jeune ne peut conduire un véhicule lourd avant l’âge de 19 ans, contrairement aux autres provinces canadiennes. Cette année d’attente peut en décourager plusieurs. Nous perdons ainsi une relève importante pour l’industrie. »

Pour contrer cette lacune, des programmes Travail-études ont été mis en place. Ainsi, l’étudiant est directement plongé dans son futur milieu de travail pour compléter sa formation.

À l’autre de bout du spectre d’emploi, on concentre les efforts afin que des avantages fiscaux soient accordés aux préretraités ou retraités qui désireraient continuer à travailler au sein de l’industrie.

« Les entreprises sont créatives pour accommoder la nouvelle réalité des employés, qu’ils aient atteint la retraite ou qu’ils soient plus jeunes », poursuit Normand Bourque.

Miser sur les technologies

À l’instar de plusieurs autres secteurs d’activités économiques, l’industrie du transport mise sur l’avancement technologique dont elle fait l’objet pour attirer les jeunes dans son sillage.

« Nous axons notre approche sur l’utilisation des réseaux sociaux, qui font partie du quotidien des jeunes. Ils sont encore nombreux à se fier à l’image désuète du camion. Avec l’avancement technologique dont bénéficient les nouvelles générations de camions, les conditions de travail sont en pleine mutation. Au sein des tables de discussion, il ressort clairement que les compagnies sont prêtes à des compromis majeurs pour attirer les jeunes », nous souligne Eddy Vallières, directeur au Centre de formation en transport Charlesbourg (CFTC), dont l’objectif annuel d’inscription atteint 1 350 élèves, parmi lesquels quelque 1 100 obtiendront leur diplôme et 900 trouveront un emploi.

L’agence de placement spécialisée en transport Extra Multi-Ressources va plus loin dans cette option.

Par Richard Marcil

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