Pascual Perreault, camionneur aux multiples talents

Chaque mois, nous vous présentons le profil d’un des camionneurs québécois qui gagnent bien leur vie avec un nombre limité de véhicules. Si vous connaissez quelqu’un qui correspond à ce profil, laissez-nous le savoir. Il pourrait devenir la vedette de cette chronique!
Pascual Perreault est un de ces conducteurs-propriétaires que l’on retrouve par centaines dans la région des Laurentides, au nord de Montréal. Et comme la plupart d’entre eux, Pascual ne possède qu’un seul véhicule, bien souvent un camion poids lourd haut de gamme qui fait leur fierté. Dans le cas de Pascual, il s’agit d’un superbe camion à benne Peterbilt 567 2024, un véhicule qui lui sert à transporter surtout du gravier, de la pierre, du sable ou de la terre.
Un superbe outil de travail
Pascual Perreault, un « jeune homme » du début de la quarantaine, demeure dans la région de Mont-Tremblant où il à travaille le plus. Son Pete est un véhicule à 10 roues mû par un six cylindres en ligne turbodiesel Paccar MX-13 de 510 chevaux combiné à une boîte manuelle à 18 vitesses.
"C’est une belle pièce d’une capacité de 31 000 kilos qu’il entretient lui-même, à l’exception des exigences du constructeur qu’il confie au concessionnaire Prestige Peterbilt de Gatineau. Ce dernier, plus modeste qu’un grand garage, adopte une approche plus personnelle. (Notons que Perreault a opté pour une garantie de 5 ans pour les éléments mécaniques, ce qui pourrait lui être bénéfique lors de la revente, s’il décide de changer après quatre ans !)".
Il a choisi cette configuration de camion qu’il estime avoir payé un prix raisonnable et qui lui fournit un rendement relativement économique.
Autrement, Pascual fait son propre entretien avec des vidanges d’huile et des graissages réguliers. Toutefois, pour ce faire, il doit choisir une belle journée car il ne possède pas de garage sauf ce qu’il appelle « le garage du Bon Dieu », c’est-à-dire sa propre entrée de garage.
Interrogé sur le choix de ses pneus, il a rapidement répondu qu’après avoir vécu une année avec les Michelin d’origine, il a préféré opter pour des Aeolus (chinois) moins coûteux mais suffisamment résistants car son travail l’amène à rouler sur des roches et cailloux souvent pointus qui pourraient endommager les pneus. Vu qu’il limite ses déplacements à quelques 55 000 kilomètres par année, il croit faire une certaine économie de ce côté. D’ailleurs, il considère que les pneus Aeolus peuvent donner un aussi bon rendement qu’un pneu beaucoup plus coûteux en autant qu’ils soient bien entretenus. Bien entendu, il vante les capteurs électroniques dans les roues de son Peterbilt qui l’avertiront si la pression baisse.

De l’essence aux pierres
Pascual conduit des poids lourds depuis l’âge de 19 ans ayant commencé avec des camions à benne de 10 ou 12 roues. Pendant quelques six ans, il a utilisé un tracteur Kenworth T-800 dont il se servait pour livrer de l’essence aux postes de ravitaillement. À cette époque, il tirait des citernes en configuration de train B, un emploi qu’il affectionnait tout particulièrement le traitant de « plus belle job dans le transport ». Il couvrait alors environ 220 000 kilomètres par année tant au Québec qu’au nord de l’Ontario selon un horaire qu’il considérait comme flexible et surtout un métier « pas salissant » qui ne nécessitait pas d’aide physique.
Il y a quelques années de cela, en y réfléchissant bien, il a voulu changer de train de vie et c’est là que l’idée de faire du transport de gravier lui a souri. S’étant trouvé un client régulier (Les Entreprises Rodrigue), il a découvert qu’il pouvait faire ses journées et revenir à la maison tous les soirs (et non partir pendant plusieurs jours à la livraison). Qui plus est, il a pu commencer à vivre toutes ses fins de semaine au chalet quand il ne part pas quelques jours dans le Sud en hiver. Car, c’est là la beauté de la chose, l’excavation tourne au ralenti en hiver ce qui lui permet des journées de congé. Comme c’est le cas pour bien de conducteurs-propriétaires, Pascual se fie à un pick-up Ford F-150 2022 comme véhicule de service (et bien entendu, véhicule personnel). Ha oui! Malgré qu’il dise ne pas avoir besoin d’aide lors de ses livraisons, il compte quand même sur sa conjointe pour la comptabilité hebdomadaire… une solution dont on a souvent entendu parler, n’est-ce pas?
Pascual Perreault ne regrette certes pas son choix de passer des carburants à la pierre. Il considère avoir ainsi un mode de vie qui le fait bien vivre tout en participant à l’économie de sa région. Qui a dit que l’on ne peut pas bien vivre en étant conducteur-propriétaire ?