L'Écho du transport

Avez-vous peur ?

Avez-vous peur ?

Quand j’ai commencé à écrire cette chronique, j’étais à L’Écho du Transport, un magazine unique en son genre au Québec et même au Canada francophone. À l’époque, les camionneurs étaient passionnés, fiers de leur métier. J’animais des rencontres avec des conducteurs enthousiastes, décidés à améliorer leur sort. Aujourd’hui ? Les temps ont bien changé.

J’ai quitté le monde du camionnage quelques années, malgré moi, avant d’y revenir, chez Transport Magazine. Même durant ma semi-retraite, je suis resté branché sur les nouveautés : camions, technologies, pneus. Mais en m’y replongeant, j’ai vite constaté que tout a évolué.

Autrefois, les camionneurs valorisaient leur véhicule, maintenant plusieurs préfèrent conduire pour d'autres. Il faut dire que les obligations actuelles, que ce soit en lien avec les lois, les assurances, le prix d’achat ou la paperasse, rendent la vie difficile aux conducteurs-propriétaires (ma gang préférée !). Je ne parle même pas de la folie ambiante…

Difficile de rester zen dans ce climat. On en vient à avoir la chienne, comme on dit ici. Finis les jeunes en quête d’aventure ! À l’époque, j’enseignais au secondaire et bien des ados rêvaient de devenir truckers. Aujourd’hui, ces mêmes jeunes, devenus adultes, aspirent à rentrer chez eux le soir et profiter du week-end. Traverser le continent au volant d’un Pete ? Plus si attrayant.

Certains ont tenté l’aventure, mais beaucoup ont fini salariés ou peinent à faire survivre leur entreprise. Et maintenant ? Ils font face à une avalanche de règles, de formulaires et à une relève étrangère peu familière avec nos codes, nos lois, notre culture. Le camionneur d’autrefois, respecté, prêt à aider sur la route, s’efface.

Des concours comme « Camionneur de l’année » existent encore, mais leur écho est faible. Ce qu’on remarque davantage, c’est l’inquiétude envers certains conducteurs étrangers, parfois sous-formés, sous-payés et peu au fait de notre réalité. Ils savent manier les camions, mais ignorent les coutumes.

Ajoutons à cela des automobilistes jeunes qui s’en remettent trop aux aides électroniques. Qui n’a pas dû freiner sec à cause d’un véhicule qui coupe trop vite… pour ensuite ralentir ?

Pas étonnant que la relève hésite. Devenir camionneur n’est plus un rêve, mais une inquiétude. Retrouvera-t-on un jour ce respect d’antan ? Pas évident…

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