Pickups avec remorque, des nouveaux joueurs dans le transport de marchandises (suite)

Nous vous proposons de continuer cette série de portraits, commencée dans l'édition précédente de Janvier-février. Depuis une quinzaine d’années, les pickups avec remorques se multiplient sur les routes pour le transport de marchandises. La pénurie de chauffeurs de camions lourds et la pandémie ont favorisé l’essor de ces transporteurs, nécessitant seulement un permis de classe 1, contrairement au permis de classe 3 requis pour un camion lourd.
Nous vous proposons de continuer cette série de portraits, commencée dans l'édition précédente de Janvier-février. Depuis une quinzaine d’années, les pickups avec remorques se multiplient sur les routes pour le transport de marchandises. La pénurie de chauffeurs de camions lourds et la pandémie ont favorisé l’essor de ces transporteurs, nécessitant seulement un permis de classe 1, contrairement au permis de classe 3 requis pour un camion lourd. La SAAQ a dû s’adapter à ce phénomène, faute de réglementation claire. Le flou persiste selon certaines entreprises, et ces nouveaux acteurs ne font pas l’unanimité. Des camionneurs les accusent de concurrence déloyale, tandis qu’eux affirment combler un besoin en acceptant des trajets souvent refusés par les transporteurs traditionnels. Voici quelques portraits de ces nouveaux venus dans l’industrie. Transport Transpex C’est après avoir suivi une formation en ligne sur l’entrepreneuriat après trois mois de confinement lors de la pandémie de la Covid 19 que Pierre Desjardins a décidé de réorienter sa carrière. Le nouvel entrepreneur travaillait dans le secteur de la construction depuis une douzaine d’année lorsqu’il a lancé Transport Transpex à Saint-Jérôme il y a trois ans. Aujourd’hui, le transporteur compte trois pickups, des modèles RAM 3500 à six roues, avec moteur V6 de 6,7 litres au diésel. Transpex a aussi trois remorques à plateau à col de cygne, deux de 40 pieds et une de 32 pieds. « Avec les remorques de 40 pieds, nous pouvons transporter une cargaison de 25 000 livres alors que ce poids maximal descend à 18 000 livres avec la remorque de 32 pieds. », affirme Pierre Desjardins. « Nous transportons beaucoup d’équipement et de matériel pour des minières de Fermont et de la Baie James. Nos camions doivent emprunter certaines routes de gravier et des chemins cahoteux dans des régions aussi éloignées. J’ai gardé mon premier camion jusqu’à 600 000 km avant de le remplacer. Avec les nouveaux camions, l’objectif est de les remplacer après 350 000 km. » Il est important pour un nouveau transporteur de faire ses preuves auprès de ses clients, dès la première année, tout en étant très sécuritaire. Pour le seconder, Pierre Desjardins a recruté d’anciens collègues de l’industrie de la construction : « Chaque employé que j’ai eu a voyagé avec moi pendant un certain temps pour se familiariser avec le type de comportement que je m’attends d’eux et les clients que nous desservons. J’ai acheté un troisième camion en septembre dernier. Avec des clients qui paient à 60 jours, parfois plus, il est important de bien gérer les liquidités et ne pas faire de folies. C’est ainsi que je fais faire l’entretien de mes pickups à Sherbrooke où c’est moins dispendieux qu’aux environs de Montréal. » Transport Benoit St-Germain C’est à l’âge de 34 ans que Benoît St-Germain a décidé de partir à son compte en offrant des services de transport de marchandises avec son pickup, il y a de cela 17 ans. Il travaillait alors comme chauffeur de camion mais cherchait un emploi lui permettant de rentrer à la maison chaque soir dans la région de Saint-Hyacinthe, où l’attendent ses chevaux. Le transporteur est aussi éleveur de chevaux et consacre 10 % de ses activités au transport de chevaux. Pour le 90 % restant, il transporte des cargaisons de 20 000 livres et moins sur sa remorque à plateau de 35 pieds. Transport Benoît St-Germain c’est un pickup GMC 2024 à roues doubles avec moteur Duramax de 6 litres au diésel et transmission Allison 10 vitesses. « Je changeais mes camions aux 4 ou 5 ans avant alors que maintenant, je tente de changer aux 2 ans. Avec tout l’électronique qu’on retrouve dans les nouveaux camions, ne faut pas nécessairement garder les véhicules trop longtemps. Je transporte tout ce qui va sur des chantiers, construction ou agricole, et qui requiert un certain apport logistique et un bon service à la clientèle. Les clients nous indiquent où aller chercher la marchandise et où la livrer. », dit Benoît St-Germain. Desservant un territoire au Québec et en Ontario, plus généralement entre les régions de la ville de Québec et Ottawa, il arrive que Transport Benoît St-Germain transporte le même équipement en métal pour plusieurs voyages entre le manufacturier et le chantier. Benoît St-Germain aime s’entourer de partenaires de confiance qui comprennent qu’il y a pour 30 à 35 heures de travail par semaine durant les mois de janvier, février et mars alors que pour le reste de l’année, c’est 50 à 60 heures hebdomadairement. Le transporteur compte également un sous-traitant sur la rive-nord de Montréal qui travaille à mi-temps.