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Le prix d’un camion neuf en hausse de plus de 35 000 $US avec les tarifs

Le prix d’un camion neuf en hausse de plus de 35 000 $US avec les tarifs

Le 4 mars, le président américain Donald Trump annonçait l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur toutes les exportations canadiennes et mexicaines vers les États-Unis. Bien que leur entrée en vigueur ait été reportée au 2 avril 2025, et retardée en ce qui a trait à l'industrie automobile pour le Canada et le Mexique pour les pièces couvertes par l'ACEUM (Accord Canada - États-Unis - Mexique), cette annonce a instauré une incertitude économique inédite au Canada.

Le 4 mars, le président américain Donald Trump annonçait l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur toutes les exportations canadiennes et mexicaines vers les États-Unis. Bien que leur entrée en vigueur ait été reportée au 2 avril 2025, et retardée en ce qui a trait à l'industrie automobile pour le Canada et le Mexique pour les pièces couvertes par l'ACEUM (Accord Canada - États-Unis - Mexique), cette annonce a instauré une incertitude économique inédite au Canada. Plus de 40 % des camions lourds de classe 8 vendus aux États-Unis sont produits ou assemblés au Canada et au Mexique. Depuis l’ALENA et l’ACEUM, les importations de ces camions ont plus que doublé, représentant aujourd’hui plus du tiers de la demande américaine. Chris Spear, président-directeur général de l’ATA Warren Buffett, président et chef de la direction de Berkshire Hathaway David Morneau. Warren Buffett, président de Berkshire Hathaway, a qualifié ces tarifs de « déclaration de guerre » contre l’allié canadien. « Ils n’ont rien à voir avec le fentanyl ou l’immigration illégale. C’est une manœuvre cynique visant à accaparer un nouveau territoire, comparable aux ambitions de l’Allemagne nazie en 1938. », écrivait-il dans un communiqué. Les nouveaux tarifs de 25 % — à l’exception de ceux sur l’énergie (10 %) — ont été suivis, le 12 mars, par des droits sur l’aluminium, l’acier et le bois canadiens. Avant même leur application, l’industrie du transport exprimait déjà ses craintes. Selon ACT Research, les ventes de camions lourds neufs en février 2025 s'élevaient à 18 400 unités, en baisse de 34 % par rapport à février 2024. « La nouvelle administration à Washington a semé une grande incertitude, nuisant à la planification financière. », observe Carter Vieth, analyste chez ACT. Il reste à déterminer si ce ralentissement est économique ou lié aux politiques commerciales. Une facture salée « Les camionneurs sont présents partout aux États-Unis. Nous avons été témoins des ravages du fentanyl et de l’immigration illégale. L’industrie veut contribuer à la solution. », déclarait Chris Spear, PDG de l’American Trucking Association (ATA), le 4 mars. Il affirme que l’ATA soutient les mesures sécuritaires, tout en mettant en garde contre les effets imprévus de ces politiques. « La chaîne d’approvisionnement nord-américaine est très intégrée et soutient des millions d’emplois. Ces tarifs renverseront les gains réalisés grâce à l’ACEUM et alourdiront les coûts pour les consommateurs. », poursuit Spear. Avec 100 000 camionneurs transportant 85 % des échanges terrestres avec le Mexique et 67 % avec le Canada, le secteur s’inquiète. Les barrières tarifaires feront grimper le prix d’un camion neuf de 35 000 $US et ajouteront une charge annuelle estimée à 2 milliards $ US. « Cela rendra l’équipement inaccessible aux petits transporteurs. Plus ces tarifs dureront, plus les familles et entreprises en souffriront. », conclut Spear. Il appelle à une négociation rapide d’un nouvel accord tripartite. Carter Vieth, chercheur et analyste chez ACT Research.

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